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par La Tribune Green 19 oct., 2020
Neutralité carbone en 2060 : l'objectif de la Chine est-il réaliste ? Par latribune.fr | 23/09/2020 L'annonce surprise a été faite par le président chinois Xi Jinping dans un discours à l'Assemblée générale de l'ONU. (Crédits : Carlos Garcia Rawlins)La Chine a créé la surprise en s'engageant mardi à la neutralité carbone d'ici 2060 mais de nombreuses questions restent en suspens sur la manière dont le premier pollueur mondial pourra parvenir à cet objectif. Le géant asiatique est responsable de plus d'un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais il est aussi le pays qui investit le plus dans les énergies renouvelables et un acteur incontournable de l'Accord de Paris sur le climat. Petit état des lieux sur les forces et faiblesses en matière climatique de la Chine, premier pollueur mondial qui a promis, mardi, d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. • Qu'a promis la Chine? L'annonce surprise a été faite par le président chinois Xi Jinping dans un discours à l'Assemblée générale de l'ONU. L'homme fort de Pékin a assuré que son pays avait pour objectif de "commencer à faire baisser les émissions de CO2 avant 2030" et atteindre "la neutralité carbone d'ici 2060". La Chine est le plus gros pollueur mondial, devant les États-Unis, et c'est la première fois qu'elle fixe un objectif aussi ambitieux. Mais le président chinois n'a donné aucun détail. Son pays a largement bâti sa croissance à partir des énergies fossiles. Et le pays continue d'ailleurs à construire chaque année de nouvelles centrales électriques à charbon, très polluantes. La notion même de neutralité carbone n'a pas été étayée par Xi Jinping. Ses propos sont donc sujets "à toutes les interprétations", estime Lauri Myllyvirta, analyste pour le Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA), basé en Finlande. Et l'expert de relever qu'avant le pic d'émissions de 2030, la Chine a "encore une décennie" pour mettre davantage de centrales polluantes en service. • Quelle place a le charbon? Le charbon a été le moteur de l'essor économique phénoménal de la Chine. Sa consommation annuelle a presque quadruplé entre 1990 et 2015, pour représenter 70% de la consommation énergétique du pays. Les dirigeants chinois ont certes réduit depuis cette dépendance au charbon (moins de 60% aujourd'hui). Mais comme la consommation énergétique totale a augmenté, celle du charbon a mathématiquement progressé (+1% l'an dernier, selon le Bureau national des statistiques). Les capacités de production en charbon, en construction ou en projet, de la Chine représentent près de 250 gigawatts. C'est-à-dire plus que la production actuelle des États-Unis ou de l'Inde, selon le CREA. • Quid des énergies renouvelables? La Chine est le pays qui investit le plus au monde dans les énergies renouvelables. Mais les combustibles non fossiles ne représentent qu'environ 15% de la consommation énergétique. Les éoliennes et l'énergie solaire sont encore une goutte d'eau dans la production d'électricité du pays. En 2018, elles n'ont assuré que 7,7% des besoins énergétiques de la Chine, selon Kevin Tu, chercheur au Center on Global Energy Policy de l'université de Columbia aux États-Unis. Les investissements dans de nouvelles installations éoliennes et solaires sont par ailleurs en baisse depuis 18 mois. Et des problèmes logistiques sont parfois un frein aux énormes ambitions en matière d'énergies renouvelables du pays. L'immense région du Xinjiang (nord-ouest), qui fournit en Chine la majorité de l'énergie éolienne, a ainsi annulé au premier semestre une trentaine de projets "faute de pouvoir les raccorder" au réseau électrique, selon le gouvernement local. • 2060, est-ce réaliste? "L'industrie des énergies renouvelables en Chine est la plus importante [au monde], le pays est aussi celui qui investit le plus dans ce secteur et il dispose de la plus grande base industrielle, alors c'est éminemment réalisable", affirme Lauri Myllyvirta. Reste à savoir si les dirigeants chinois auront la volonté politique de remettre en question les fondements de l'économie. Le voile devrait être en partie levé l'an prochain au moment de la publication du futur plan quinquennal. Dans la pure tradition communiste, c'est lui qui fixe les grandes orientations du pays. Mais Pékin participe aussi au financement de près de 240 projets de centrales à charbon dans le monde, selon les données de Endcoal, une ONG environnementale. De quoi du coup, vider de leur substance ses efforts pour se détourner des énergies polluantes. Pour l'heure, l'objectif de 2060 "ressemble un peu à de la science-fiction", estime le responsable du climat et de l'énergie à Greenpeace Chine, Li Shuo, pour qui des "investissements sans précédent" seront nécessaires. The body content of your post goes here. To edit this text, click on it and delete this default text and start typing your own or paste your own from a different source.
par Liberation 07 juil., 2020
La pandémie a révélé des fragilités sanitaires et industrielles, même dans les pays les plus riches. Mais les promesses de relocalisation pour un contrôle des activités «stratégiques» semblent déjà enterrées. Tribune. En pleine pandémie de Covid-19, il ne manquait aucun dirigeant politique pour promettre à l’opinion publique qu’à la mondialisation incontrôlée succéderait un processus de relocalisation des activités jugées «stratégiques». «Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner à d’autres est une folie», avait ainsi affirmé Emmanuel Macron dès le 12 mars. «Nous devons en reprendre le contrôle», ajoutait-il solennellement, comme pour marquer une volonté de tourner la page. Quelques semaines plus tard, c’est à se demander si la «relocalisation» n’est déjà plus qu’une promesse enterrée. Fin avril, la Commission européenne annonçait un nouvel accord de commerce et d’investissement avec le Mexique visant à faciliter l’importation de produits agricoles et d’énergies fossiles en Europe, et à ouvrir les marchés publics locaux mexicains aux multinationales européennes qui, en retour, seraient protégées par un nouveau mécanisme de règlements des différends investisseurs-Etats pourtant si décriés. Comme pour entériner cette orientation, le commissaire européen au Commerce, Phil Hogan, déclarait quelques jours plus tard «avoir besoin de davantage d’accords de libre-échange». Une orientation que ses équipes, même en télétravail, ont mise en œuvre avec zèle : en plus de l’accord avec le Mexique, des négociations ont été organisées avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie, visant notamment à importer toujours plus de viande. De plus, la Commission n’a toujours pas abandonné l’idée d’amadouer Donald Trump avec des concessions en matière alimentaire et sanitaire. Alors que la pandémie de coronavirus révèle au grand jour les fragilités économiques, sociales et sanitaires engendrées par la mondialisation néolibérale et productiviste, la Commission veut en sauver le principe, en insérant toujours plus d’entreprises, activités et emplois dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le tout alors que le droit international du commerce et de l’investissement réduit le pouvoir de réguler des autorités publiques et protège les intérêts des investisseurs. A Bruxelles, le mot «relocalisation» est d’ailleurs déjà banni des discussions. Il a été supplanté par le terme «autonomie stratégique», que la Commission affuble désormais de l’adjectif «ouverte» («open strategic autonomy») pour indiquer qu’il n’est pas envisagé de remettre en cause le principe de la libéralisation des marchés et de l’ouverture de l’Union européenne aux investissements étrangers. Il n’est plus question, si cela n’a jamais été réellement envisagé, de relocaliser massivement l’activité économique. Ce n’est pas, en tout cas, le sujet prioritaire du processus de révision de la politique commerciale que Phil Hogan a affirmé vouloir mener d’ici à la fin de l’année 2020, d’autant qu’il souhaite l’aval de l’UE pour sa candidature au poste de directeur général de l’OMC. Après, comme avant la pandémie, la Commission veut décourager les restrictions aux échanges par une ouverture continuelle des marchés afin de sécuriser l’accès aux matières premières, garantir aux multinationales européennes leur mainmise sur les chaînes d’approvisionnement à des coûts aussi faibles que possible, et les aider à conquérir de nouveaux marchés. Et à Paris ? Presque personne ne s’est ému de la finalisation de l’accord avec le Mexique, ou des progrès des négociations avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Emmanuel Macron n’a toujours pas cherché à construire d’alliance au sein du Conseil européen pour s’opposer à la finalisation et à la ratification de nouveaux accords de commerce. Puisque les Parlements autrichien, wallon et néerlandais ont voté des résolutions contre l’accord de commerce avec le Mercosur, une telle minorité de blocage serait bienvenue pour mettre fin à cet accord jugé climaticide mais qui reste une des priorités de la présidence allemande de l’UE, débutant le 1er juillet, et qui serait, selon Phil Hogan, sur les rails pour être soumis à ratification dès le mois d’octobre. Alors que près de 90 % des personnes interrogées souhaitent qu’un maximum de filières de production disséminées à travers la planète soient désormais relocalisées, nous appelons les pouvoirs publics à tirer les enseignements de la pandémie de Covid-19. Relocaliser, c’est remettre les pieds sur terre. Relocaliser, c’est tourner la page d’une politique commerciale qui fait du dumping social, fiscal et écologique un horizon indépassable. Relocaliser, c’est ne plus faire de l’emploi et de la planète les variables d’ajustement de la rentabilité économique et financière. Relocaliser, c’est se doter d’une approche globale en matière de droits des travailleurs pour qu’ici comme ailleurs, celles et ceux qui travaillent ne deviennent les victimes des relocalisations. Relocaliser, c’est aussi faire décroître les flux de capitaux et de marchandises et la place des secteurs toxiques pour la biosphère afin de protéger et promouvoir les activités essentielles qui nous protègent et nous nourrissent. C’est enfin substituer à la logique du «produire plus, toujours plus vite, moins cher et n’importe où, avec moins de travail et moins de contraintes environnementales» celle du «produire mieux, via des emplois de qualité, des processus de production préservant la planète, des circuits courts, pour satisfaire les besoins essentiels des populations». C’est possible. Pour cela, il faut commencer par ne plus chercher à approfondir cette insoutenable mondialisation néolibérale et productiviste. Le Ceta avec le Canada, l’accord avec le Mercosur, celui avec le Mexique, les APE (accords de partenariat économique) avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et les négociations en cours doivent être conjointement abandonnés. Les accords déjà conclus doivent être remis à plat. Puisque l’opinion publique a basculé et que la Commission européenne et les gouvernements semblent déjà se résigner, est-ce que les parlementaires et les élus locaux, pour certains nouvellement élus, sont prêts à mener bataille pour stopper ces accords ? Déverrouiller les conditions de possibilité d’une politique écologique et solidaire, voilà ce qui devrait guider l’action de celles et ceux qui ne veulent pas que le jour d’après ne soit qu’un éternel recommencement, en pire, du jour d’avant. Pour relocaliser, c’est maintenant qu’il faut agir. Signataires : Maxime Combes Attac France Philippe Martinez CGT Nicolas Girod Confédération paysanne Arnaud Schwartz France Nature Environnement Benoit Teste FSU Nadine Lauverjat et François Veillerette Générations futures Jean-François Julliard Greenpeace Malik Salemkour LDH Khaled Gaiji les Amis de la Terre France Murielle Guilbert Solidaires Sabine Rosset Bloom Cecilia Rinaudo Notre affaire à tous Nayla Ajaltouni Collectif Ethique sur l’étiquette, Magali Fricaudet Aitec Michel Maric Snesup-FSU Gilliane Le Gallic Alofa Tuvalu Pierre Khalfa Fondation Copernic Régis Essono CADTM France Bertrand de Kermel Comité Pauvreté et Politique Fabien Cohen France Amérique latine (FAL) Jean-Louis Marolleau Réseau Foi Justice Afrique Europe antenne France Andrée Desvaux Réseau Roosevelt-IDF Nabil Berbour SumOfUs Olivier Dubuquoy ZEA The body content of your post goes here. 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par Jean Michel 01 juil., 2020
Février - BLOOM rejoint l'initiative européenne pour stopper le commerce des ailerons L’initiative citoyenne européenne «Stop Finning — Stop the Trade» collecte des signatures de citoyens européens depuis le 1er février 2020 afin de demander la fin du commerce d'ailerons de requins en Europe. Ce commerce repose sur la pratique inutile et immorale de « l’aileronnage » (finning en anglais), qui consiste à découper les nageoires d’un requin et à rejeter l’animal à la mer alors qu’il est encore souvent en vie. BLOOM fait partie des ONG européennes qui ont lancé cette action afin de stopper ce commerce responsable de la mort d'entre 63 et 273 millions de requins chaque année. Si vous en avez l'occasion, nous vous recommandons de visionner l'excellent documentaire "Les Requins de la Colère" de Jérôme Delafosse, sur le sujet The body content of your post goes here. To edit this text, click on it and delete this default text and start typing your own or paste your own from a different source.
par Reporterre 30 juin, 2020
Mardi 30 juin 2020, au matin, des militants d’Extinction Rebellion se sont enchaînés au ministère de l’Économie, à Bercy, pour exprimer leur opposition aux choix de relance économique des gouvernements européens après la pandémie de Covid- 19. « Les problèmes sont partout les mêmes, partout l’argent public, des milliards d’euros, sont investis dans des industries qui tuent les écosystèmes planétaires et les vies humaines », ont-ils expliqué. Les activistes ont mêlé performance artistique et blocage, aspergeant le parvis de l’édifice avec du faux sang. Etsuki, en petite tenue, était enchaînée aux grilles. « Nous voulons interpeller les consciences, exprimer la vulnérabilité du vivant face à un système mortifère, face à la folie consumériste et capitaliste qui se relance, a-t-elle dit à Reporterre. Le vivant saigne, beaucoup de gens souffrent face au changement climatique et à la disparition des espèces. Relançons la planète plutôt que les pollueurs ! » L’action a duré une trentaine de minutes. Trois fourgons de police, deux voitures sérigraphiées et une banalisée ont été dépêchés sur les lieux, puis sept fourgons de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont rapidement nassé les activistes. « Personne ne sort », a ordonné leur chef. Pendant ce temps, les militants se sont rhabillés. Vers 10 heures, la majorité ont été accompagnés au métro et relâchés, mais huit d’entre eux ont été interpellés et embarqués dans un fourgon de la police. Ils sont actuellement au commissariat de la Goutte- d’Or, dans le 18 e arrondissement Cette action de perturbation s’inscrivait dans une série d’actions nommée « Bail out the Planet » (« Plan de relance pour la planète »), qui est menée simultanément par des groupes XR de plusieurs pays européens. « Le mouvement se structure désormais au niveau européen avec la création d’XR Europe, afin d’exiger collectivement que l’Europe prenne ses responsabilités face à la crise écologique en cours », a dit Franck, membre d’Extinction Rebellion. Lundi 29 juin, des activistes suédois ont ouvert le bal des actions en bloquant un vol intérieur, « exigeant qu’aucun argent des contribuables ne soit utilisé pour renflouer l’industrie aérienne », précise XR. À Turin, en Italie, la banque Sanpaolo, qui a investi 12 milliards de dollars dans des combustibles fossiles, était la cible des militants italiens. Ce mardi et dans les jour à venir, d’autres actions vont avoir lieu en Écosse, en Belgique, en Allemagne ou en Hongrie.
par Positiv.fr - 29 juin 2020 - par Axel Leclercq 29 juin, 2020
L'ancienne ministre de l'environnement estime que les sanctions actuelles sont "minables" et qu'il faut donc aller beaucoup plus loin . Il n’y a plus le choix. Si l’on veut garantir un avenir vivable à nos enfants, il faut dès aujourd’hui punir sévèrement ceux qui portent atteinte à la nature et aux écosystèmes. Telle est en tout cas la position de Corinne Lepage. Avocate et ex-ministre de l’environnement, elle réclame un droit pénal de l’environnement prévoyant des peines de prison ferme. Explications : Corinne Lepage s’est exprimée dans une interview publiée ce lundi 29 juin sur le site de France Inter. Réagissant aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat et notamment à l’idée d’introduire la notion d’écocide dans la loi, elle exhorte la ministre de la Justice à renforcer l’arsenal judiciaire contre ceux qui souillent les sols, l’air et l’eau. « En fait, ce dont on a réellement besoin, c’est d’un droit pénal de l’environnement fort. Et ça, nous ne l’avons pas. Nous ne l’avons pas parce que la France n’a pas transcrit le règlement communautaire qui imposait de le faire. Et donc on a des sanctions qui sont… minables, le plus souvent. Quand elles arrivent. Ce qui est quand même extrêmement rare. » « Je rappellerai par exemple que pour l’Erika – c’était quand même une grosse pollution marine -, l’amende à laquelle Total a été condamné, c’était 375.000 euros. Qu’est-ce que vous voulez que ça fasse à Total de payer cette somme-là ? Ils s’en fichent complètement ! Si on voulait faire de la prévention, et c’est le but du jeu, il faudrait des sanctions pénales qui soient très dissuasives. On ne les a pas aujourd’hui. » « Il faudrait de la prison ferme, par exemple. Un risque de prison ferme pour les délinquants, je vous assure que c’est dissuasif. » « L’écocide est un sujet qui doit être mis sur le tapis parce que c’est un sujet important, fort, qu’il faut voir au niveau international. Mais si nous ne le poussons pas déjà au niveau national et au niveau communautaire, il n’a aucune chance d’aboutir un jour au niveau international. » Pour en savoir plus, lire l’intégralité de l’interview sur France Inter.
par Les Echos - David Barroux 02 juin, 2020
La crise va jouer le rôle d'un formidable accélérateur de tendance. Mais le monde d'après sera plus dans la continuité que dans la rupture. Ceux qui croient ou qui espèrent que le monde d'après n'aura plus rien à voir avec le monde d'avant font fausse route ou se nourrissent de faux espoirs. Difficile de croire que demain, nous serons tous tout le temps en télétravail depuis une maison à la campagne, que nous ne roulerons qu'en voiture électrique ou à vélo pour nous rendre dans des usines qui se seront massivement relocalisées sur notre territoire, que nous ne prendrons plus jamais l'avion, que nous passerons toutes nos soirées devant Netflix et que nous n'irons plus jamais au cinéma ou que nous ferons l'essentiel de nos courses en drive ou en e-commerce. Difficile de croire aussi que les infirmières et les caissières qui ont fait la preuve de leur dévouement seront nettement mieux payées ou que les préconisations des scientifiques qui nous mettent en garde contre le réchauffement climatique seront bien plus respectées. Sans parler de la crise économique qui nous attend , par bien des aspects, au contraire, il y a de fortes chances que le monde qui vient ressemble beaucoup au monde pré-Covid. Pendant de longues années encore, le plus probable est que le télétravail, la voiture électrique, le commerce électronique ou les relocalisations resteront l'exception plus que la règle. Même si elles bénéficient d'augmentations ou de primes, celles qui remplissent souvent des tâches épuisantes resteront sans doute mal payées. Et la communauté scientifique qui s'est écharpée sur la chloroquine et dont les avis sur la pandémie n'ont cessé d'évoluer, aura toujours autant de mal à convaincre les sceptiques. Accélérateur de tendances Si notre monde qui vient va probablement s'inscrire sous le signe d'une grande continuité, il serait cependant tout aussi faux de croire que la crise sanitaire que nous traversons ne laissera pas de traces. Le monde ne va pas changer brutalement mais des tendances qui étaient sous-jacentes vont à la faveur de la crise monter en puissance plus rapidement que prévu. Le télétravail ne va pas se substituer totalement au bureau mais de plus en plus de salariés vont bénéficier de cette avancée dans des proportions croissantes. Les véhicules électriques ne vont pas tuer le diesel ou l'essence mais leurs ventes qui vont bénéficier d'aides importantes vont s'accélérer. Netflix, Amazon, Zoom ou d'autres qui se sont invités dans notre quotidien vont devenir des habitudes dont nous allons avoir du mal à nous passer. Les PDG qui ont constaté qu'ils pouvaient gérer des empires en voyageant moins ou en s'appuyant sur des équipes plus réduites en tireront aussi des conclusions mais la plupart constateront que la crise aura plus joué comme un grand accélérateur de tendances que comme une énorme rupture.
par Jérôme Marin - La Tribune 01 juin, 2020
Pour la première fois depuis plus d'un siècle, outre-Atlantique, les foyers ont consommé plus d'énergies renouvelables que de charbon. En six ans, la consommation de charbon a ainsi été divisée par deux, en raison notamment de la concurrence du gaz. Les émissions de CO2 devraient aussi enregistrer une baisse record cette année. C'est une première depuis 1885 aux Etats-Unis. L'an passé, les entreprises et les ménages américains ont consommé davantage d'énergies renouvelables que de charbon, selon des données publiées jeudi 28 mai par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Une tendance, positive dans la lutte contre le réchauffement climatique, qui devrait encore s'accélérée cette année, en raison notamment de la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus. Ce passage de témoin symbolise le déclin rapide du charbon, qui se poursuit malgré les efforts de l'administration Trump pour relancer cette industrie. En 2019, la consommation de charbon aux Etats-Unis a ainsi chuté de 15%. Et elle a été divisée par deux en seulement six ans, retombant à son plus bas niveau depuis 1964. En raison de la crise sanitaire, l'EIA prédit une nouvelle chute de 23% de la consommation de charbon cette année. Forte croissance des renouvelables aux USA Longtemps première source de production d'électricité aux Etats-Unis, le charbon n'a pas seulement été pénalisé par des normes environnementales plus strictes et par une pression plus forte sur les électriciens pour réduire leur empreinte carbone: il a surtout fait les frais de l'émergence du gaz de schiste bon marché produit en quantité aux Etats-Unis. Le gaz a remplacé les centrales à charbon en fin de vie, souligne Mickey Francis, analyste de l'EIA. Dans le même temps, les énergies renouvelables ont enregistré une forte croissance depuis le milieu des années 2000. D'abord avec le développement des biocarburants, puis avec celui du photovoltaïque et de l'éolien. Depuis 2015, quasiment l'intégralité de la croissance des renouvelables aux Etats-Unis provient de l'éolien et le solaire, note Mickey Francis. L'an dernier, l'éolien a même produit davantage d'électricité que l'hydraulique pour la première fois. Au-delà de la répartition de la consommation d'énergie, les Etats-Unis devraient vivre un autre tournant majeur cette année. Selon les estimations de l'EIA, la production d'énergies renouvelables devrait en effet dépasser celle de charbon sur l'ensemble de l'année 2020. Cela serait une première, également, depuis la fin du 19ème siècle. Les dynamiques du marché sont identiques: déclin rapide du charbon et progression des renouvelables, en particulier de l'éolien et du solaire. La production du premier devrait chuter de 25% cette année,...
par www.effondrementetrenaissance.com 01 juin, 2020
Épuisement des ressources, effondrement de la biodiversité, déforestation massive, acidification des océans, appauvrissement des sols, fonte des glaces, dégel du permafrost, montée des eaux... Étude après étude, les faits se confirment et les chiffres s'aggravent. ATTENTION : âmes sensibles s'abstenir... Et dire qu'il y en a encore quelques-un·e·s pour penser que les personnes convaincues de l'imminence d'un effondrement exagèrent la situation... Épuisement des ressources En 2019, le jour du dépassement écologique planétaire a eu lieu le 29 juillet !!! C'était le 1er août en 2018... En France, c'est le 5 mai, aux Etats-Unis, le 14 mars et au Quatar, le 9 février... C'était le 23 décembre en 1970, le 3 novembre en 1980 et le 4 octobre en 2000... À ce rythme, nous avons besoin d'1,7 Terre pour répondre à nos besoins actuels. Si toute l'humanité vivait comme la France : 2,8 planètes, les États-Unis : 4,8, le Quatar : 6... Le « jour du dépassement », c’est cette date de l’année à laquelle la totalité des ressources, que notre planète est capable de (ré)générer en un an, est épuisée par l’humanité (calcul effectué par l’ONG américaine Global Footprint Network). Au niveau mondial, la date était celle du 1er août en 2018, ce qui signifie qu’il nous faut environ 1,7 Terre pour répondre à nos besoins actuels. Si le monde vivait au rythme de la France, les ressources seraient épuisées dès le 5 mai… et nous aurions besoin de 2,8 planètes terre. 4,8 seraient nécessaires si l’ensemble des humains vivaient comme des américains, 6 au rythme du Quatar et 9 à celui du Luxembourg… SOURCE : Global Footprint Network espace Le Pic pétrolier (pétrole conventionnel) a été atteint en 2006. Un pic est le moment où le débit d'extraction d'une ressource atteint un plafond avant de décliner inexorablement. Bonne nouvelle : à partir de cette date, il en reste encore la moitié dans le sol. Mauvaise nouvelle : la moitié restante est de plus en plus profonde, difficile d'accès... SOURCE : Agence internationale de l'Énergie (AIE) Le Taux de Retour Énergétique (TRE) du pétrole est de plus en plus faible : 15:1 aujourd'hui au lieu de 100:1 au début du XXème siècle Le TRE minimal pour répondre aux besoins actuels de l'humanité est de 12:1* C'est le rapport entre l'énergie extraite et l'énergie investie pour aller chercher cette énergie (machines nécessaire à l'extraction, distance parcourue pour atteindre les puits, profondeur à creuser...). Au début du XXème siècle, aux Etats-Unis, un baril de pétrole investi dans l'extraction permettait de récolter 100 barils (TRE = 100:1). En 1990, toujours aux Etats-Unis, le TRE était plus que de 35:1 et en 2015 de 11:1. En 2015, le TRE moyen de la production mondiale de pétrole conventionnel se situe aux alentours de 15:1 (entre 10:1 et 20:1). Et le pétrole non conventionnel (qui permet de retarder l'échéance de la panne sèche) a un TRE encore plus faible. Sables bitumineux (entre 2:1 et 4:1) - Pétrole de schiste (5:1) Lorsque le rapport est de 1 pour 1, le jeu n'en vaut plus la chandelle... Voilà pourquoi nous manquerons de pétrole bien plus vite qu'on ne le pense ! Pour info, le TRE du nucléaire est situé entre 5:1 et 15:1, celui du charbon est de 50:1 (27:1) en Chine. * TRE 12:1 : Il s'agit d'un seuil en de ça duquel il ne sera plus possible de couvrir l'ensemble de nos besoins, les services offerts à la population (production alimentaire, construction de nos habitats, chauffage, confection de nos vêtements, fonctionnement des systèmes sanitaires, fonctionnement de la justice, de la santé, de l'éducation, de la sécurité, loisirs, tourisme...). Sous ce seuil, nous serons obligé·e·s de faire des choix qui risquent de devenir rapidement cornéliens... * SOURCES : Energy, EROI and quality of life J.G. Lambert What is the minimum EROI that a sustainable society must have C.A.S. Hall espace « Le déclin du pétrole entraînera le déclin de toutes les autres énergies. »* Les énergies renouvelables n'ont pas assez de puissance pour compenser le déclin des énergies fossiles. Le TRE des énergies "renouvelables"est assez faible. Photovoltaïque US (grands miroirs dans le désert -1,6:1) - Photovoltaïque en Espagne (2,5:1) Éolien (3,8:1 en comptabilisant l'énergie nécessaire au stockage de l'énergie générée) « Et... il n'y a pas assez d'énergies fossiles (ni de métaux rares) pour développer massivement les énergies renouvelables de façon à compenser le déclin annoncé des énergies fossiles. » * SOURCE : Comment tout peut s'effondrer de Pablo Servigne et Raphaël Stevens Effondrement de la Biodiversité végétale Entre 13 et 15 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année, soit environ le ¼ de la superficie française ou l'équivalent de la Belgique. Dont 3,6 millions d'hectares de forêt tropicale primaire. 2 400 arbres sont abattus chaque minute, soit 1,26 milliards par an ! L'équivalent d'un terrain de foot disparait chaque... seconde ! La déforestation s’est produite au rythme de 130 000 km2 (13 millions d’hectares) par an en moyenne de 1990 à 2005 (= la Grèce), Mais ce chiffre de 13 millions d'hectares est trompeur car il tient compte des surfaces replantées et de l’expansion naturelle des forêts dans certains pays et régions. Ainsi, si on tient compte des hausses et des pertes estimées, la perte nette totale de superficie forestière sur la période 1990-2000 était d’environ 89 000 km2 par an. L’Amazonie en est la principale victime à 53 % avec la disparition de 42.510.000.000 m2 de couvert forestier par an, soit 1.350 m2 à chaque seconde, ce qui correspond à la surface d’un terrain de football toutes les 7 secondes. Perte de surface de la forêt amazonienne : -20% de sa surface d'origine en 50 ans (1970-2017). Au rythme actuel : -55% en 2030 et - 100% en 2050 ! SOURCE : FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) La disparition des forêts primaires est dramatique car elles sont irremplaçables pour préserver la biodiversité. Elles forment un écosystème extrêmement important et stockent plus de carbone que les autres forêts. SOURCE : Global Forest Watch Le Phytoplancton, notre principale source d'O2, est gravement menacé par l'acidification des océans et la surpêche Il s'agit du plancton végétal, c'est à dire l'ensemble des organismes végétaux vivant en suspension dans l'eau. Plus de 70% de la surface de la planète est recouverte d'eau. Le phytoplancton produit entre 50 et 85% de l'oxygène (O2) terrestre, selon les saisons. Il joue un rôle essentiel dans la régulation du climat, notamment en pompant le CO2 qu'il transforme en O2. Il est aussi indispensable pour nourrir les organismes comme le zooplancton, les larves de poisson, de crustacés... Sa dégradation a donc des impacts sur l'ensemble de la chaîne alimentaire marine... L'acidification des océans a une double origine : les excès de rejet de CO2 et l'utilisation de pesticides dans l'agriculture intensive. L'effondrement du phytoplancton du fait d'une trop grande acidification des océans serait une véritable catastrophe pour les écosystèmes marins et la vie sur terre. Le biologiste Pierre Mollo, du centre Océanopolis de Brest et co-auteur du livre .Le manuel du plancton milite pour que le plancton soit déclaré patrimoine de l'humanité. ​ Effondrement de la Biodiversité animale 60% des populations d'animaux sauvages ont disparu en 44 ans ! Le rythme est 100 à 1 000 fois supérieur au taux naturel... Seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines. Un chiffre qui devrait chuter à seulement 10% en 2050 si l’on ne change rien. Entre 1970 et 2014, les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 60% au niveau mondial et de 89% dans les tropiques, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale. Les espèces n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques. Ce chiffre est à envisager en volume et non en nombre d'espèces disparues. Il n'en reste pas moins absolument catastrophique. Il s'agit bel et bien de la 6ème extinction de masse des espèces. La 5ème est celle qui a entrainé la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années, suite à la percussion violente de notre planète par un météorite. Or, la 6ème extinction a pour seule et unique origine l'activité humaine (anthropocène). SOURCE : WWF - Rapport Planète vivante 2018 1 million d’espèces animales et végétales – soit une sur huit – risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la Terre ou du fond des océans. « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais », résume le président de l’IPBES, le Britannique Robert Watson. «Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. » Mais, ajoute-t-il, « il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial ». SOURCE : Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - Mai 2018 80% des insectes ont disparu en Europe en 30 ans ! « Cette disparition en masse des insectes est alarmante, d’autant plus que les relevés ont été réalisés dans des aires naturelles protégées », concluent les auteurs de l’étude. « Cette perte de biomasse doit avoir un effet en cascade sur les tous les autres niveaux de la chaîne alimentaire et nombreux autres effets sur l’écosystème. » SOURCE : Étude internationale réalisée par une équipe de chercheurs de l’université Radboud aux Pays-Bas - Octobre 2017 espace 30% des oiseaux ont disparu en France en 15 ans ! Le biologiste Romain JULLIARD (Chercheur en Biologie au MNHN) de préciser « Lorsque les oiseaux déclinent, comme ils sont en bout de chaine, cela indique que toutes les autres espèces en font de même ». Les causes de cette disparition alarmantes, seraient liées aux pesticides, insecticides néonicotinoïdes qui tuent les insectes, ressources alimentaires essentielles, autant qu’ils empoisonnent les oiseaux. Et le chercheur de conclure – « Nous devons aller vers un changement de paradigme : Incorporer la biodiversité sauvage dans le modèles économique des exploitations agricoles ». SOURCE : MNHN (Muséum National d'Histoire Naturel) et CNRS - Mars 2018 75% des sols sont dégradés au niveau mondial (60% en France) ! En raison d’une pression sur les ressources naturelles de la planète sans précédent. Si rien n’est fait, c’est plus de 90 % de la planète qui se trouvera en très mauvais état d’ici 2050. SOURCE : Atlas de Désertification 2018 - Commission Européenne 60% des mammifères sur Terre sont des animaux d'élevage, 36% des humains, et 4% (seulement) des animaux sauvages...... qui pour une bonne partie vivent reclus, parqués dans des réserves, des parcs nationaux ou des zoos... 65 milliards d'animaux sont tués chaque année pour finir dans nos assiettes... soit près de 2 000 animaux par seconde ! Les impacts sont gigantesques : émission de gaz à effet de serre, réchauffement climatique, déforestation, destruction des habitats, pollution de la terre et de l'eau, immense consommation d’eau potable... La production de viande a été multiplié par 5 en 50 ans. Évolution de la consommation annuelle en kg par habitant·e : 43 kg / an dans le monde et 89 kg / an en France (soit 2x plus que nos grands-parents et 3x plus que nos arrières-grands-parents) La consommation de viande (ou l'élevage intensif, c'est pareil) a des impacts dramatiques sur la planète : émission de Gaz à Effet de serre, réchauffement climatique, pollution des sols, des cours d'eau et des océans (acidification), déforestation, destruction des habitats et donc diminution de la biodiversité, énorme consommation en eau potable (70%) et en produits de l'agriculture (70%)... Stopper complètement la consommation de viande est peut-être la toute première solution pour inverser la tendance de la destruction des écosystèmes ! L'abattage des animaux pour fournir de la viande représente 323 milliards de kilos / 323 millions de tonnes (vs. 44 milliards de kg ou 44 millions de tonnes en 1950) selon la FAO qui prévoit 110 milliards d'animaux tués chaque année en 2050... SOURCE : FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) - 2017 ... et 950 milliards de poissons ! Dont 35% ne sont même pas consommés... Évolution de la consommation annuelle en kg par habitant·e : 9 kg / an en 1961 (nous étions alors 3 milliards) > 20,5 kg / an en 2017 (7,5 milliards d'humais) À ce rythme complètement dément, les océans seront en 2048 (il y aura alors plus de plastic que de poissons), c'est à dire qu'il restera tellement peu de poissons que la pêche sera interdite. 90% des baleines et 90% des requins ont déjà disparus. Le phytoplancton (qui produit 50 à 85% de l'O2 de la planète) est gravement en danger. Les 70 000 navires de la flotte de pêche industrielle couvrent au moins 55% des mers. Et près de 75% des principaux stocks de poissons sont aujourd'hui épuisés ou surexploités. Au rythme actuel, les océans seront considérés comme en 2048. Il y aura alors plus de plastique que de poissons dans les océans et la pêche sera interdite... SOURCES : Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - Mai 2018 et Impacts of Biodiversity Loss on Ocean Ecosystem Services - Novembre 2006 ​ Épuisement des ressources en eau L’accès à l’eau est un enjeu mondial majeur pour les populations, que ce soit en termes de santé, d’alimentation ou de lutte contre les inégalités. Il s’agit de l’un des 17 objectifs considérés comme prioritaires (ODD) pour permettre un développement durable au niveau mondial selon l’ONU. C’est aussi une ressource primordiale pour l’économie. ​ 80% de la population mondiale est exposée à des risques de pénurie SOURCE : Étude "Global Threats to human water security and river biodiversity" publiée dans Nature - 2010 En 2019, 40% de la population du globe n'a pas accès à de l'eau propre et potable. En 2030, 40% de la demande mondiale en eau ne sera pas couverte... En 2050, 240 millions de personnes devraient rester sans accès à l'eau potable et 1,4 milliard n’auront pas accès à l''assainissement de base. 40% de la population mondiale vit actuellement dans des bassins hydrographiques soumis à un stress hydrique élevé, et que la demande en eau augmentera de 55% d’ici 2050 SOURCES : Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - Mai 2018 et OCDE - Juin 2015 espace En 2040, 1 pays sur 5 dans le monde devra faire face à de sévères pénuries d’eau. Le Moyen-Orient sera la région la plus touchée par les futures crises de l’eau : 14 des 33 pays qui sont nommés comme étant les plus exposés au monde se trouvent dans cette zone du globe. Le Bahreïn, le Koweït, la Palestine, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, Israël, l’Arabie Saoudite, le Sultanat d’Oman, et le Liban sont ces pays en danger de pénurie d’eau alors que certains sont déjà très touchés. De 40 à 70 % d’ici à 2040 : voici l’évolution de la gravité des tensions actuelles autour de l’eau dans le sud-ouest des États-Unis et la province de Ningxia en Chine. En effet, les États- Unis et la Chine (ainsi que l’Inde) seront ces pays à grande influence économique qui seront de plus en plus touchés par de graves problèmes liés à l’eau. Ce manque d’eau chronique impactera également des pays comme l’Australie, l’Indonésie, les Philippines, la Mongolie, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Chili et les pays du Maghreb. SOURCE : World Ressources Institute (WRI) - 2015 Pour repousser l'inéluctable, les 4 millions d'habitant·e·s de la ville du Cap (Afrique du Sud) sont rationné·e·s depuis février 2018 : 50 litres par personne par jour Depuis le 1er février, chaque habitant a droit à 50 litres du précieux liquide, à la fois pour boire mais aussi pour se laver, cuisiner, faire la lessive… Pas une goutte de plus. À titre de comparaison, un Américain consomme en moyenne 300 litres par jour, un habitant de Dubaï ‘’se contente’’ lui de 500 litres tandis qu’un Français consomme environ 150 litres. Outre les restrictions coercitives pour les habitants, les autorités mettent en place d’autres mesures afin de limiter l’impact d’une pénurie maintenant quasi-certaine. Des opérations de forages dans les nappes souterraines ont été menées par la municipalité dans l’optique de pomper le très recherché « or bleu ». De plus, 200 points de distribution d’eau ont été aménagés à travers toute la métropole du Cap. Pour autant, le dispositif semble bien insuffisant pour espérer rationner, même en quantité minimale, l’ensemble de la population d’une si grande ville. Et avec si peu de points de rationnement, les habitants risquent de se marcher les uns sur les autres. La situation orageuse, couplée aux tensions déjà pesantes, risque de devenir rapidement ingérable. Depuis 2015, l’Afrique Australe est en état de sécheresse historique. Malgré de fortes précipitations durant l’été 2017 dans la région, El Niño a bouleversé le rythme des pluies en déplacement les précipitations vers l’est. Aucune goutte de pluie n’a touché le sol du Cap depuis bien longtemps. Résultat : les réserves d’eau sont tombées au-dessous de 27 % de leur capacité. C’est un fait avéré, les robinets Captowniens sont sur le point de s’assécher. Une conséquence directe et dramatique du dérèglement climatique. SOURCE : Le Monde - Janvier 2018 70 % des prélèvements mondiaux en eau proviennent de l'agriculture/élevage et 19 % de l’industrie. SOURCE : CDP - Mars 2019 La production d’1 kg de bœuf absorbe 13 500 litres d’eau et 10 kg à 25 kg de céréales ! 1 kg de riz = 1 400 litres, 1 kg de blé = 1 200 l et 1 kg de maïs = 700 l. SOURCE : FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) - 2017 Malgré les risques de stress hydrique, les grandes entreprises consomment de plus en plus d'eau... En 2018, les entreprises (secteur extractif, énergétique et pharmaceutique principalement) ont déclaré 38 milliards de dollars de pertes financières liées à l’eau. Les conséquences sociales de la multiplication des crises liées à l’eau pourraient être désastreuses : 3 emplois sur 4 dans le monde dépendent d’un approvisionnement fiable en eau. Les grandes entreprises sont conscientes des risques de stress hydrique, renforcés notamment par le changement climatique mais aussi les conflits et la pression démographique. Le trois-quarts des entreprises sollicitées par la plate-forme mondiale estime ainsi être exposées à "des risques substantiels liés à l’eau" comme sa raréfaction ou la dégradation de sa qualité. Ces dommages pourraient perturber leur production, peser sur sa qualité et la réputation des marques et/ou de l’entreprise et, in fine, leur faire perdre leur licence d’exploitations dans certaines régions. Les crises liées à l’eau sont d’ailleurs l’un des risques majeurs pesant sur l’économie identifié par le rapport de référence Global Risk du Forum économique mondial. Et ce, depuis plusieurs années déjà. De plus en plus d’entreprises ont commencé à prendre des engagements et des actions pour réduire leurs prélèvements d’eau. Mais cela reste insuffisant. Car sur les trois dernières années, de plus en plus d’entreprises avouent avoir augmenté ces mêmes prélèvements. Une tendance particulièrement prononcée en Asie et en Amérique latine, dans les secteurs de l’alimentation, des boissons, de l’agriculture, de la manufacture et de l’extraction minière, souligne le CDP. SOURCE : CDP - Mars 2019 ​ Pollution & Dégradation totales (air, terre, eau, espace) Le taux de CO2 (dioxyde de carbone) dans l'atmosphère a atteint 415,26 ppm (parties par millions) le 11 mai 2019. Cette mesure est la plus élevée depuis au moins 800 000 ans, et probablement depuis plus de 3 millions d’années. Pour mémoire, le taux moyen de CO2 dans l’air était de 393 ppm en 2012 et 400 ppm en avril 2014 dans tout l’hémisphère nord, soit 0,04 % de la composition de l’atmosphère. Les niveaux de dioxyde de carbone ont ainsi augmenté de près de 50 % depuis la révolution industrielle. SOURCE : Observatoire Mauna Loa d'Hawaï - 2019 La pollution atmosphérique est responsable de 9 millions de décès prématurés par an. 800 000 en Europe et 67 000 en France ! Selon cette étude publiée le 12 mars 2019 dans l’European Heart Journal, la revue médicale de la Société européenne de cardiologie, les vrais chiffres sont deux fois supérieurs aux dernières estimations officielles. Ainsi, la pollution de l’air serait à l’origine d’environ 800 000 morts prématurées en Europe chaque année (contre 422 000 estimées jusqu’à présent). Et ce sont près de 9 millions d’individus tués au niveau mondial alors que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tablait sur 4,5 millions de morts. « Pour mettre ces résultats en perspective, cela signifie que la pollution de l’air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès selon l’OMS », commente l’un des auteurs, Thomas Münzel, de l’université de Mayence (Allemagne), qui fait remarquer qu’« on peut éviter de fumer, pas de respirer un air pollué. » SOURCE : Étude réalisée par l’équipe de chercheurs allemands de l’Institut Max-Planck de chimie et publiée dans l’European Heart Journal, la revue médicale de la Société européenne de cardiologie - Mars 2019 Aujourd'hui, 75% de l'environnement terrestre, 40% de l'environnement marin et 50% des cours d'eau présentent des signes importants de dégradation Ecosystèmes ravagés, eau polluée, air vicié, des centaines de milliers d'espèces menacées d'extinction : « une grande partie de la nature est déjà perdue et ce qui reste continue à décliner ». C'est le constat alarmant dressé par des experts de l'ONU réunis à Paris. Les hommes exploitent et polluent la nature plus que jamais dans l'histoire, notent ces scientifiques après une semaine de discussions. Plus de 40% des terres sont désormais agricoles ou urbaines et seulement 13% des océans et 23% des terres sont encore classés comme «sauvages», dans des endroits souvent très reculés ou improductifs. «Plus d'un tiers des terres et trois-quarts des ressources en eau sont utilisés pour la production agricole et l'élevage », poursuit le texte. Mais la dégradation des sols a réduit la productivité agricole sur plus de 20% de la surface terrestre, affectant plus de 3 milliards de personnes. SOURCE : Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - Mai 2018 Plus de 80% des eaux usées de la planète sont déversées dans l'environnement sans traitement et dans le même temps « 300 à 400 millions de tonnes de métaux lourds, de solvants, de boues toxiques et autres déchets sont rejetés dans les eaux chaque année ». SOURCE : Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - Mai 2018 100 entreprises sont responsables de 70% des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre SOURCE : Rapport de l'ONG Carbon Disclosure Project (CDP) réalisé en collaboration avec le Climate Accountability Institute (CAI) à partir de données publiques de 1988 à 2015 L'élevage de bétail est responsable de 14,5% des émissions de Gaz à Effet de Serre. Cette activité émet environ 7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que les Etats-Unis et la France réunis. La production et la transformation des aliments pour les bêtes représentent 41 % des émissions attribuées à l’élevage ; la fermentation entérique (les rots) 44 % ; et 10 % sont dues au stockage et au traitement du fumier. Le reste est attribuable au transport de la viande produite. SOURCE : FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) - 2013 8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans l’Océan… soit le contenu d’un camion poubelle déversé chaque minute !!! 8 millions de mégots sont jetés chaque minute dans le monde ! 250 000 en France (40 milliards par an) ! Un mégot met 15 ans pour se dégrader et pollue 500 litres d’eau… il contient en effet 4 000 substances chimiques (nicotine, phenol…). 66% des mégots finissent dans la nature, sur les trottoirs et dans les égouts. Réchauffement climatique Alors que l'Accord de Paris (COP 21) vise à maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5° à 2°C maximum par rapport à l'ère pré-industrielle, La température terrestre a déjà augmenté d'1,2°C... La dernière période de réchauffement (avant celle que nous connaissons actuellement) s'est caractérisée par une augmentation de 5°C en 5 000 ans, soit 0,1°C par siècle... 2030 : Pics de chaleur à 45°C dans le Nord et l'Est de la France* 2050 : Pics de chaleur à 50 voire 55°C dans le Nord et l'Est de la France* 2100 : Plus 3 à 5°C en moyenne sur le globe, soit 6-8 à 10-12°C de plus sur les continents Les scientifiques (et notamment Vincent Mignerot ou Jean-Marc Jancovici) s'accordent aujourd'hui sur cette fourchette. Or, en 50 ans à peine, la température terrestre a déjà augmenté d'1°C. À Strasbourg, la température moyenne a augmenté d'1°C entre 2000 et 2017. Et dire que certain·e·s croient encore qu'il est possible de limiter le réchauffement à 1,5° (L'Accord de Paris de la COP 21) ou 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle... *SOURCE : selon Jean Jouzel, Climatologue et Glaciologue, ex Vice-Président du GIEC de 2002 à 2015 2018 fut la 3ème année la plus chaude après… 2017 et 2016 ! Une température record de 32°C a été enregistré au cercle polaire le 17 juillet 2018 et une autre de 31,2°C le 11 mai 2019. Pour 1 degré d'augmentation = 10% de rendement agricole en moins 20 à 40% de risque en plus d'affrontements armés augmentation des risques de famine et de maladie/épidémie environ 2 mètres supplémentaires d'élévation du niveau de la mer (à partir de 2°C) Les compagnies pétrolières dépensent chaque année 200 millions de dollars en lobbying contre le climat ! Soit 1 milliard de dollars entre l'Accord de Paris de 2015 et ma 2019... Les principales sources de financement du lobbying contre les mesures favorables au climat viennent des géants pétroliers, indique l’organisation influenceMap . Cette dernière a compilé les données issues des registres des lobbys, des rapports annuels, communiqués et documents internes, ainsi que les campagnes sur les réseaux sociaux. D’après le rapport, ces compagnies dépensent chaque année environ 200 millions de dollars pour leur lobbying. Depuis l’accord de Paris de 2015, leurs dépenses totales de lobbying climatique avoisinent le milliard de dollars. *SOURCE : Étude influenceMap (2019) Fonte des glaces et Élévation du niveau de la mer La calotte glaciaire en Arctique (Pôle Nord) a perdu 20% de sa surface en 30 ans. Montée des eaux en m et nombre de personnes touchées en fonction de l'élévation de la température terrestre : 4,7 m si si + 2° > 280 millions de personnes 6,4 m si + 3 ° > 400 millions de personnes 8,9 m si + 4° > 600 millions de personnes Les régions côtières abritent plus de la moitié de la population mondiale... Pays à risque : Chine, Inde, Bangladesh, Vietnam, Indonésie, Japon, Etats-Unis, Philippines, Egypte, Brésil, Thaïlande, Birmanie, Pays-Bas… Villes à risque : Hongkong, Calcutta, Dacca, Jakarta, Shanghaï, Bombay, Hanoi, Rio, Buenos Aires, New York, Tokyo, Vancouver, Rio, Sidney... SOURCE : Étude de l'institut de recherche Climate Central - 2015 Au Groenland, les glaces fondent aujourd'hui 6 fois plus vite que dans les années 80 ! 286 Giga tonnes par an depuis 2010 contre 47 dans les années 1980. « Quand on regarde sur plusieurs décennies, il vaut mieux s'asseoir sur sa chaise avant de regarder les résultats, parce que ça fait un petit peu peur de voir à quelle vitesse ça change », lâche à l'AFP le glaciologue Français Eric Rignot, professeur à l'Université de Californie à Irvine, coauteur de l'étude avec des collègues en Californie, à Grenoble, Utrecht et Copenhague. SOURCE : PNAS (Académie américaine des sciences) - Avril 2019 Démographie et migrations climatiques Il nous a fallu 200 000 ans pour atteindre 1 milliard d'humains (en 1800). Et seulement 200 ans pour atteindre 6 milliards en 2000 et 7 milliards en 2011 ! Nous pourrions être 9,8 milliards en 2050 et 11,1 milliards en 2100 à moins que... La population mondiale s'accroit quotidiennement de 243 835 personnes et annuellement de 89 millions ! De 6 000 à 5 000 ans av. J.-C., la population mondiale est estimée varier entre 6 et 8 millions d'humains. Passée de 100 millions à l'âge du bronze à 200 millions d'individus au Moyen Âge, c'est surtout à partir du XIXe siècle que l'accroissement démographique devient exponentiel avec les progrès économiques et sanitaires ; auparavant seuls 2 des 6 enfants qu'une femme mettait en moyenne au monde survivaient jusqu'à l'âge de la procréation. En 2015, le taux d’accroissement démographique de la population mondiale est de 1,2 % annuellement. Ainsi, la population mondiale s’accroît quotidiennement de 237 000 personnes et annuellement de 86 millions de personnes. À l'échelle mondiale, le taux de croissance démographique s'est néanmoins graduellement atténué depuis les années 1970, après un pic dans les années 1960, avec plus de 2,0 % par années. Le rythme de croissance de la population est hétérogène, variant fortement selon les pays et régions. SOURCE : American Museum of Natural History - 2016 + ONU + Wikipedia Pour suivre l'évolution en temps réel : https://www.worldometers.info/fr/ Le changement climatique pourrait pousser entre 250 millions et 1 milliard de personnes à migrer d’ici 2050. Un rapport de la Banque mondiale de mars 2018 évoque 143 millions de migrants climatiques d'ici à 2050 et l'ONU chiffre même ces futurs flux à 250 millions de personnes sur la même période. Ces populations seront contraintes de quitter leur région en raison des conséquences directes du changement climatique (stress hydrique, baisse des rendements agricoles, manque de nourriture, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, cyclones, etc.) mais aussi des conflits qui en découleront. Certains États politiquement instables sont déjà en proie à des tensions en lien avec le changement climatique, telles que le conflit pour l'accès aux terres fertiles et aux réserves d'eau potable qui a nourri la guerre au Darfour, ou encore la crise en Syrie. Les sécheresses successives ayant chassé les Syriens ruraux vers les villes ont accentué l'instabilité sociale et favorisé l'éclatement du conflit à l'origine de l'un des plus importants flux de migrants actuels. Ancien Responsable de la recherche sur le climat de la NASA, James Hansen explique que si la dépendance aux combustibles fossiles augmentera indéniablement le niveau de la mer de plusieurs mètres en seulement 50 à 150 ans, les régions côtières seront inondées et nombre d’îles disparaitront. Lorsqu’on sait que ces mêmes régions côtières abritent plus de la moitié de la population mondiale, un petit paquet de monde, autant dire que ça va être le bordel. « Avec les migrations massives inévitables et les implications économiques qu’elles soulèvent, le monde pourrait devenir pratiquement ingouvernable, il me semble ». SOURCE : ONU + G7 des ministres de la Santé (novembre 2017) + James Hansen, ancien responsable de la recherche sur le climat de la NASA (juillet 2017) + ONG britannique Christian Aid (mai 2007) + The Lancet Countdown (2018) Inégalités sociales Les 26 personnes les plus riches de la planète détiennent autant que la moitié la plus pauvre de l'humanité, soit 3,8 milliards d'individus !!! En 2018, la fortune des milliardaires a augmenté de 900 milliards de dollars, soit 2,5 milliards de dollars par jour. Banco pour les milliardaires. Depuis la crise de 2008, la fortune des élites a atteint des sommets. Le nombre de milliardaires a presque doublé : une personne est devenue milliardaire chaque jour entre 2017 et 2018. Alors que les personnes les plus riches n’ont jamais amassé autant d’argent, la moitié de l’humanité peine à s’extirper d’une situation de pauvreté extrême et vit avec moins de 5,50 $ par jour. SOURCE : Rapport annuel sur les inégalités OXFAM 2019​ Pour chaque dollar de recette fiscale, seulement 4 centimes proviennent de la fiscalité sur la fortune. Dans certains pays, les 10% les plus pauvres paient proportionnellement plus d'impôts que les 10% les plus riches. Des richesses sous-taxées. Alors que la fortune des plus privilégiés connaît un essor fulgurant, ils sont également soumis aux taux d’imposition les plus bas depuis des décennies, tout comme les multinationales dont ils sont les propriétaires. En parallèle, les citoyen-ne-s lambda se voient obligé-e-s de payer des impôts disproportionnés. Lorsque les gouvernements ne font pas payer leur juste part d’impôts aux plus riches, moins de ressources peuvent être affectées à des services essentiels tels que la santé et l’éducation, ce qui renforce les inégalités et la pauvreté. SOURCE : Rapport annuel sur les inégalités OXFAM 2019​ 262 millions d'enfants n'ont pas les moyens d'aller à l'école. Des services publics sous-financés. Au même moment, les services publics pâtissent d’un manque de financement chronique, ou sont sous-traités à des entreprises qui en excluent les moins privilégiés. L’accès à une éducation décente et à des soins de santé de qualité est devenu un luxe que seules les personnes les plus riches peuvent s’offrir dans de nombreux pays. Cela a des répercussions graves sur le futur de nos enfants et les opportunités qu’ils auront de vivre longtemps et dans de bonnes conditions. SOURCE : Rapport annuel sur les inégalités OXFAM 2019​ Tous les jours, 10 000 personnes meurent du fait d'un manque d'accès à des soins de santé abordables. Exclus d'une vie meilleure. Dans la plupart des pays, être fortuné permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Être pauvre, au contraire, est synonyme de mauvaise santé et d’espérance de vie plus courte. Dans les communautés pauvres, celle-ci est dix à vingt plus courte que dans les quartiers aisés. Dans les pays en développement, un enfant d’une famille pauvre a deux fois plus de chance de mourir avant l’âge de cinq ans qu’un enfant d’une famille fortunée. SOURCE : Rapport annuel sur les inégalités OXFAM 2019​ Les hommes possèdent 50% de richesses mondiales en plus que les femmes et dirigent plus de 86% des entreprises. Les inégalités sont sexistes. Lorsque les services publics sont négligés, tout le monde est affecté, mais ce sont les femmes et les filles qui en souffrent le plus. Les filles sont déscolarisées en premier lorsqu’il devient impossible de payer leur éducation, et les femmes accumulent les heures de travail non rémunéré passées à s’occuper de leurs proches malades lorsque le système de santé est défaillant. La prospérité de notre économie repose étroitement sur la contribution colossale, bien que non reconnue, apportée par les femmes en matière de travail de soin non rémunéré. SOURCE : Rapport annuel sur les inégalités OXFAM 2019
par WeDemain.fr - par Gérard Leclerc 01 juin, 2020
Pour Daniel Cohen, professeur à l’école d’économie de Paris et directeur du département d’économie à l’École normale supérieure, cette crise va accélérer la naissance d’un nouveau type de capitalisme mêlant démondialisation et triomphe du numérique. Une société du sans-contact qui nécessite une nouvelle protection sociale. Quels seront les gagnants et les perdants de cette crise, en termes de pays et secteurs d’activités ? Daniel Cohen : Les pays émergents vont beaucoup souffrir. La mondialisation a offert aux pays asiatiques la possibilité de monter en gamme, sur le modèle japonais. Le Japon est le seul exemple, à l’échelle du XXe siècle, d’un pays qui était pauvre et qui a réussi à rejoindre le club des plus riches. Tous les autres modèles ont plus ou moins échoué, que ce soit ceux, latino-­américains, d’un développement autocentré, ou ceux d’une économie planifiée dans le sillage de l’Union soviétique. Les pays asiatiques qui ont copié le modèle japonais devraient s’en sortir avec le marché intérieur chinois, comme la Chine a pu profiter des États-Unis. En revanche, l’Afrique va subir de plein fouet les conséquences négatives de cette démondialisation. D’abord avec les cours des matières premières, qui sont en train de s’effondrer. Ensuite, parce que la tentation de chercher des fournisseurs dans les pays à bas coût va diminuer, ce qui menace l’industrialisation de l’Afrique. Enfin et peut-être surtout, les revenus des travailleurs migrants, qui sont une ressource essentielle à beaucoup de pays africains, sont en chute libre parce que les travailleurs immigrés en France et ailleurs forment ce sous-prolétariat que l’on trouve dans les cuisines des restaurants ou les arrière-boutiques, aujourd’hui menacées par la crise. Les gagnants, on les connaît : ce sont les GAFAM (Google, Apple, Facebook Amazon, Microsoft) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), en réalité moins ceux qui dépendent de la publicité – qui s’est effondrée –, comme Google, que ceux qui ont réinventé le commerce en ligne, comme Amazon. On a le sentiment que cette crise a été faite pour eux : la distanciation sociale condamne toutes les activités où le client et le prestataire sont en vis-à-vis, du commerce traditionnel à la santé ou à l’éducation. L’objectif du numérique, c’est de réduire les contacts, avec toujours l’obsession de réduire les coûts, d’économiser sur les relations de face-à-face. C’était déjà le rêve du monde bancaire : plus besoin d’agence, de banquier, de cartes puisque tout est dématérialisé. Même chose pour Amazon : pourquoi aller dans une librairie, dans un commerce, faire la queue, alors qu’on peut tout vous apporter chez vous ?… Idem pour Netflix : pourquoi aller au cinéma, alors qu’une salle représente un coût énorme, et reste sous-utilisée en dehors des soirées et des week-ends ? L’économie numérique vise à réduire les coûts de tous ces lieux de contact qui font le sel de la civilisation urbaine. Voyez encore les transports en commun : ça peut paraître absurde quand ils sont bondés, mais prendre un bus et traverser une ville fait partie de ces moments de détente dont on prend pleinement conscience quand on ne les a plus et que l’on est enchaîné à des réunions en ligne. C’est tout ça que l’économie numérique veut affronter. Les grands gagnants sont bien les GAFAM. D’ailleurs, Jeff Bezos est le seul milliardaire qui s’est enrichi pendant la crise.
par mrmondialisation.org - Adam C 23 mai, 2020
Les dernières données de l’impact du Coronavirus sur l’économie sont alarmantes. Au 1er trimestre 2020, le PIB reculait de 5,8%, du jamais-vu depuis 1949. Le monde de la finance et du néolibéralisme vacille. Le bateau ne chavire pas, il fait naufrage. Les prévisions sont plus sombres que jamais, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et Gerald Darmanin ministre des Comptes publics annonçaient ce 14 mai 2020 une prévision d’un recul du PIB de 8%, et une dette publique qui atteindrait le chiffre record de 115% du PIB (source : latribune.fr). Rappelons qu’en 2009, au lendemain de la crise financière de 2008, le PIB reculait seulement de 1,6%. La question naturelle qui semble se poser est donc la suivante : qui va payer ? et surtout, la croissance doit-elle rester le dogme dominant ? Le patron des patrons Interrogé récemment par le Figaro sur la facture salée qui nous attend, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, a répondu ceci : « (…) il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». (Source : Paris Match Actu). Croissance, le mot est lâché ! Au nom de la Sacro-sainte croissance, monsieur Roux de Bézieux, patron des patrons, remet en cause près d’un demi-siècle de lutte sociale… Les propos de M. Roux de Bézieux n’ont pas manqué de provoquer un tollé général. Rappelons que tous les acquis sociaux sont le fruit d’une longue lutte, sur plusieurs générations, et non d’un acte de charité du patronat. Dans un contexte d’enrichissement sans fin d’une minorité, il aura fallu batailler fort pour d’abord abaisser le temps de travail des enfants, pour enfin l’interdire (cf. rapport Villermé sur la limitation de la journée à 8 heures pour les enfants de 8 à 12 ans en 1841). Ce même grand patronat qui, outre frontière, valide par omission le travail des enfants dans la production de chocolat bien actuelle. Soit ! Balayons, pour le plaisir, quelques-uns des mantras qui fondent le capitalisme, un modèle qui gouverne le monde moderne, aliène l’Homme et l’environnement. Faisons un détour sur le site du gouvernement pour constater l’aliénation généralisée qui sous-tend toutes nos politiques actuelles : « Grâce à la libération des échanges (…), la mondialisation a entraîné une augmentation sensible du taux moyen de croissance dans l’ensemble du monde – sauf en Europe. L’explication tient principalement aux plus grandes rigidités dans l’organisation et la structure de son marché du travail et à l’excès de réglementations qui ont freiné la concurrence » (source). Mais encore : « l’économie de marché est aujourd’hui sans concurrence ! Après un long combat, elle a gagné par KO contre le collectivisme et le dirigisme ». Et l’environnement au passage. Mais pas d’inquiétude, parce que grâce à la croissance : « tout le monde en profite : le consommateur occidental (qui dispose ainsi davantage de ressources pour faire autre chose, par exemple voyager) et les salariés des pays émergents qui peuvent enfin sortir de l’extrême pauvreté qui était leur sort quotidien. » Les enfants qui fabriquent des chaussures ou du chocolat gagnent maintenant quelques dollars de plus, et c’est mieux ainsi… Une chose semble acquise aux esprits des décideurs et d’une large part de la population, la Croissance économique nous sauvera tous de la misère et du désastre. Des mantras en veux-tu en voilà ! Revenons dans le temps pour mieux comprendre ce qui motive nos gourous de la Sainte croissance. Comme une vérité générale, Condillac, économiste français du 18 ème , dans Le Commerce, nous dit ceci : « Toutes les classes, occupées chacune de leurs besoins, concourent à l’envie à augmenter la masse des richesses ou l’abondance des choses qui ont une valeur ». S’enrichir, sans mesure. Mais encore, Jean Baptiste Say, économiste classique, français, du 19ème : « les particuliers et les nations ne peuvent rendre leur territoire plus étendu, ni plus fécond que la terre n’a voulu, mais peuvent, sans cesser, augmenter leurs capitaux, par conséquent étendre presque indéfiniment, leur industrie manufacturière ». John Stuart Mill, économiste britannique du 19 ème , résume le tout dans une formule quasi mathématique : « Le capital limite l’industrie ». Un mantra qui gouverne tous les autres et que Margaret Thatcher viendra ponctuer avec son célèbre : « There is no alternative », afin que tous crussent par lui, le Saint capitalisme et sa toute dernière mouture : le néolibéralisme (laisser faire un maximum les acteurs économiques). Doctrine inspirante, dont le célèbre Jeremy Bentham, fondateur et précurseur du libéralisme, a su dire avec grâce et finesse : « Appelez-les machines, s’ils sont heureux peu importe ! ». Croissance ne rime pas avec Bonheur Tâchons d’exposer quelques définitions. La croissance économique se définit comme étant la variation de la production des biens et des services d’une économie. Elle mesure la différence de la valeur du PIB d’une année sur l’autre. Le PIB se définit de trois manières différentes, et notamment comme la somme totale de la production en valeur ajoutée du pays. En terme simple, c’est la richesse que nous produisons sur une période de temps déterminée, et elle s’obtient par l’activité humaine. Toujours sur le site du gouvernement, nous lisons : « La croissance est la quête perpétuelle des politiques économiques. Elle est indispensable pour faire face à bon nombre de problèmes économiques et sociaux, celui du chômage en premier ». Or, les chiffres sont taquins. Le PIB de la France entre 1975 (1000 Mds d’€) et aujourd’hui (2129 Mds d’€), a doublé. Pourtant, le chômage était de 4% en 1975 contre 10% aujourd’hui. L’argument n’est donc pas valable. La croissance et le PIB sont en réalité des indicateurs parfaitement imparfaits, ignorants ce qui est déjà acquis et se concentrant sur la production entrante, et de surcroît, sans question d’éthique. Rasez une ville avec une bombe, reconstruisez-là, vous obtiendrez de la croissance. Nombre de catastrophes, après une éventuelle période de retrait, génèrent en définitive de la croissance. La Croissance, tout comme le capitalisme, n’est donc ni bonne ni mauvaise par défaut. De ce fait, la croissance en Europe – le plus vieux continent du monde (dit-on) – est faible par rapport aux pays émergents qui se développent très rapidement. La France dispose déjà de nombreux acquis, tandis qu’ailleurs, tout reste à construire du point de vue développementaliste. Aussi, le taux de croissance cambodgien était bien plus fort en 2018 (7,3%) qu’en France (1,7%). Il ne reflète donc pas le niveau de vie et encore moins notre capacité à produire dans le respect des équilibres naturels. En revanche si la population augmente plus vite que la croissance économique, le nombre de parts à partager est plus grand, et la population s’appauvrit. Or voilà, en France, la population augmente moins vite (+0,2% en 2018) que la croissance économique, pourtant les inégalités se creusent toujours plus. La richesse est donc bien présente mais ne semble pas s’écouler dans toutes les poches… N’y aurait-il pas un couac avec la répartition des richesses ?
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Mouchard
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